Le Monde reports on Maude Barlow’s critique of the World Water Forum. You will see in the opening line that they say “Maude Barlow is the José Bové of global water.” Le Monde is the French daily newspaper of record, with a circulation of some 400,000 readers.
De nombreuses ONG critiquent l’organisation et la légitimité des débats
LE MONDE | 23.03.09
Certes, Maude Barlow n’a ni ses moustaches ni sa gouaille, mais elle peut être considérée comme l’équivalent du Français José Bové dans le domaine de l’eau. Cette Canadienne de 61 ans se définit comme “activiste” professionnelle. Son livre L’Or bleu, coécrit avec Tony Clarke et publié en 2002 (Editions Boréal), l’a imposée comme la principale porte-parole du mouvement altermondialiste sur les questions d’eau. Elle était l’invitée la plus attendue du forum alternatif organisé par des associations turques du 20 au 22 mars dans l’une des universités d’Istanbul, qui a rassemblé quelques centaines de personnes. Militante infatigable du droit à l’eau, elle prône la protection et un usage maîtrisé des ressources, et s’oppose à l’intervention du secteur privé dans la gestion de l’eau.
Maude Barlow a aussi participé au forum “officiel”, mais le considère comme “illégitime”. “Je ne critique pas les participants, ce forum est devenu le plus grand événement international consacré à l’eau, mais il n’est pas organisé par les bonnes personnes, estime-t-elle. Le Conseil mondial de l’eau (CME), qui en est à l’origine, est dominé par les intérêts privés, et le forum est une occasion de faire des affaires.”
“Les gouverneurs du CME sont répartis en cinq collèges qui représentent la variété de ses membres : organisations internationales, autorités nationales, ONG, entreprises et monde de la recherche, répond Loïc Fauchon, président du CME. Nous ne recevons aucun financement des entreprises, c’est le pays hôte qui finance le forum, tous les trois ans.”
M. Fauchon, directement visé par les altermondialistes, préside une société privée de distribution d’eau, le Groupe des eaux de Marseille, filiale à parts égales de Suez-Lyonnaise des eaux et Veolia Eau. “Personne ne me regarde comme un représentant des entreprises, répond-il. Je suis aussi président d’une ONG d’aide au développement en Afrique, et j’ai longtemps travaillé dans le public, à la Ville de Marseille.”
Le forum est un objet hybride. Lieu d’échanges pour les participants de tous horizons et espace réservé à de multiples débats, c’est aussi une foire commerciale : de nombreuses entreprises louent un stand dans un grand hall d’exposition. Enfin, on y fait de la politique. Une négociation multilatérale, qui aboutit à la déclaration ministérielle finale, est menée sous l’égide de l’Unesco (l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture), membre du CME, et du pays hôte.
A l’origine simple rendez-vous de la communauté des spécialistes de l’eau, l’audience du forum s’est élargie au fil des ans. “Ce que les opposants nous reprochent, c’est notre succès, le forum a comblé un vide, affirme M. Fauchon. Quand nous l’avons créé, il y a dix ans, je ne pensais pas que la question de l’eau deviendrait aussi rapidement si aiguë.”
Pour Maude Barlow, certaines ONG et plusieurs pays latino-américains comme l’Uruguay et la Bolivie, la question de l’eau est précisément devenue trop cruciale pour laisser le Conseil mondial de l’eau mener les débats politiques sur ce thème. Selon eux, c’est dans le cadre des Nations unies que les discussions entre Etats devraient avoir lieu.
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